Réflexions sur la prière dans un contexte interreligieux

Cet article était ma contribution lors de la consultation théologique organisée par la Cevaa en septembre 2009 à Rome/Italie. Ce texte a été publié dans Jean-Claude Basset et Samuel Désiré Johnson (éd.), Les chrétiens et la diversité religieuse. Les voies de l’ouverture et de la rencontre, Karthala, Paris, 2011

INTRODUCTION

Pourquoi prier dans un contexte interreligieux?

  • La dimension de la prière est une donnée fondamentale de l’être humain. Seul l’athéisme engagé se prive de la prière, toutes les cultures et formes de religions connaissent la « prière ». Elle a beaucoup de noms et d’innombrables expressions. Elle inclut des gestes et des paroles. Elle présuppose généralement une autre Réalité aux compréhensions variées. Certains utilisent des intermédiaires (les incarnations hindoues, les saints catholiques, etc) et d’autres ont une adresse unique (musulmans, protestants, juifs, etc). Le genre humain s’exprime ainsi pour supplier, pour remercier, pour se transcender, et cela de manière individuelle et/ou collectivement. Chaque prière exprime aussi une conception ou une « théologie », elle est habitée par un discours au sujet de cette Réalité ultime. Contenu et contenant sont indissociables.
  • L’identité religieuse de l’Occident est en train de devenir multireligieuse. L’Europe a longtemps vécu dans une culture religieusement monocolore, parfois avec des petites minorités religieuses souvent marginalisées. Aujourd’hui, avec les migrations économique et politique, voire climatique, les cultures se mélangent, la religion « exotique » devient celle de notre voisin, voir d’un membre de notre famille. Les Occidentaux eux-mêmes embrassent d’autres voies religieuses que les parents, se convertissent radicalement ou s’intéressent à d’autres spiritualités que traditionnellement apprises. Cela a pour conséquence qu’il n’y a pas, ou plus, une seule référence familiale et sociale en matière religieuse, mais une diversité et une liberté de choix. Les Eglises en Occident et les chrétiens se posent la question du lien à établir avec d’autres croyances et communautés, dont la prière est un des aspects du dialogue interreligieux. C’est une question théologique et pastorale.
  • Des catastrophes humaines ont touché des personnes de plusieurs religions et les hauts lieux historiques de prière ont ouvert leurs portes pour des célébrations hybrides, appelées « prières interreligieuses » ou « prières / rencontres multireligieuses ». Ces rencontres spontanées demandent un approfondissement et un discernement plus exigeant. Leurs acteurs, souvent pris de court par l’événementiel, n’ont guère le temps de réfléchir à la pertinence et à la manière de vivre des célébrations qui recueillent des souffrances collectives et individuelles, des chocs psychologiques ou simplement le désir de transcender une situation difficile. Ces expériences vécues ont parfois été critiquées, aussi est-il nécessaire de réfléchir à tête reposée à de telles initiatives.

Différentes circonstances de prières interreligieuses

Un événement marquant dans l’histoire de l’Eglise et de ses rapports spirituels, voir priants, avec d’autres religions, est l’invitation que le pape Jean-Paul II a adressée à des représentants de différentes religions en octobre 1986 de se réunir à Assise en Italie afin de prier pour la paix et de libérer les ressources spirituelles des grandes religions du monde en vue de la paix, prière et engagement allaient de paire. Cet événement a été commenté de multiples manières et à l’origine de l’expression presque canonique : oui pour « être ensemble pour prier », supposant un « non » pour « prier ensemble ». A l’audience générale tenue quatre jours auparavant, le pape indique l’esprit de cette rencontre historique : « Ce qui aura lieu à Assise ne sera certes pas du syncrétisme religieux, mais une attitude sincère de prière à Dieu dans le respect réciproque. C’est pour cela qu’a été choisie pour la rencontre d’Assise la formule: Etre ensemble pour prier. Certes, on ne peut pas « prier ensemble », c’est-à-dire faire une prière commune, mais nous pouvons être présents quand les autres prient. De cette manière, nous manifestons notre respect pour la prière d’autrui et pour l’attitude des autres devant la Divinité, en même temps. Nous leur offrons le témoignage humble et sincère de notre foi dans le Christ, Seigneur de l’univers. »[1]

D’autres expériences moins connues sont aussi à noter : l’activité du Dialogue interreligieux monastique (DIM) qui réunit régulièrement des moines ou des personnes vivant une spiritualité mystique, issus de différentes traditions religieuses, principalement des moines chrétiens catholiques, des moines bouddhistes, des maîtres hindous et des soufis musulmans. Leur premier but était de favoriser une meilleure connaissance mutuelle entre les moines de différentes religions, mais aujourd’hui les moniales et les moines concernés par la rencontre des religions au cœur de leur propre quête religieuse ont entrepris un travail de discernement spirituel. Il est enfin apparu que les commissions locales du DIM ont une responsabilité pastorale vis à vis des hôtes des monastères et de tous ceux qui ont recours aux traditions spirituelles de l’Orient et attendent une aide de la part des moines[2].

La prière entre personnes de plusieurs traditions religieuses se vit spontanément dans les milieux d’aumôneries chrétiennes qui accompagnent des malades ou des personnes incarcérées, adeptes de différentes croyances. Ces aumôniers chrétiens témoignent de moments privilégiés partagés dans un moment de prière, avec des musulmans, des juifs, des bouddhistes ou des hindous.

Finalement, dans certains pays où plusieurs traditions religieuses coexistent depuis des siècles, des formes de rencontres occasionnelles, d’un enterrement, d’une investiture, ou tout autre événement rassemblant des citoyens ou des familles, les communautés sont ensemble pour une prière ou une forme de cérémonie créée pour la circonstance. Le caractère symbolique, mais aussi le défi théologique, de telles rencontres, n’est pas à sous-évaluer.

Quatre types de rencontres de prière

Rares, voire quasi inexistants, sont les documents de base des Eglises qui traitent de notre sujet afin d’encourager un discernement et de proposer des orientations. La pratique concrète n’a pas été suivie par une mise en perspective ecclésiale et théologique. Seuls quelques théologiens ont essayé de contribuer à une réflexion ; ce n’est que leur opinion propre qui s’exprime[3].

Quatre démarches possibles ont été expérimentées à de nombreux lieux de rencontre interreligieux :

  1. L’hospitalité de prière : une communauté invite une communauté d’une autre tradition religieuse à assister à sa prière rituelle et liturgique. Il y a les acteurs de la prière et les hôtes qui sont libres de se joindre intérieurement à l’expérience qui se vit, mais à leur convenance et souvent d’une manière séparée des acteurs principaux.
  2. La démarche multi-religieuse : l’organisation est portée ensemble, mais l’exécution de la prière est communautaire ou individuelle. C’est une juxtaposition priante. Chaque participant écoute attentivement et peut librement joindre sa vie intérieure à ce qui s’exprime, mais peut aussi rester extérieur, spectateur, d’une prière exprimée.
  3. La prière interreligieuse : l’organisation et l’exécution est commune, les textes sont élaborés en commun et portés ensemble. Il faut se mettre d’accord sur les formulations en plus du lieu et du thème.
  4. Le partage artistique non-verbal : par exemple par la musique sacrée jouée ensemble, la danse, la présence silencieuse, ou la création commune d’une œuvre artistique à caractère spirituel.

LA VOIE DU DISCERNEMENT: ENTRE OUVERTURE ET PRUDENCE

Fondement anthropologique

Si la prière est une expression universelle, toutes ses expressions ne sont pas pareilles. Le mot « prière » a un vaste champ sémantique. La prière englobe des expériences variées et ne peut être définie de manière précise. Déjà au sein du christianisme ou même dans une confession chrétienne, la réalité liturgique s’exprime de multiples façons, se comprend et se vit dans une pluralité étonnante. La prière, bien qu’exprimée universellement par presque tous les être humains, est une réalité impossible à circonscrire. Le théologien orthodoxe D. Staniloae définit la prière comme l’expression de l’esprit humain qui s’enracine dans l’infini de Dieu. Elle est alors fondamentalement l’expérience d’une Transcendance aux multiples noms. A partir de ce donné essentiel, le chrétien peut reconnaître des expressions priantes de communautés religieuses différentes, comme prières authentiques. Ici la question devient cruciale : comment prendre en compte cette réalité anthropologique sans perdre la spécificité religieuse, chrétienne, et ecclésiale de la prière ? Les socles théologiques balisent quelques éléments de discernement :

Fondements théologiques

La prière dans un contexte interreligieux dépend de la réflexion chrétienne sur le pluralisme religieux. Si cette dogmatique chrétienne est fermée aux autres traditions religieuses, alors la prière avec d’autres croyants devient un non-sens. Par contre si cette réflexion systématique inclut une perspective positive de la pluralité religieuse, l’expérience d’une prière interreligieuse peut nourrir cette réflexion et l’approfondir.

Il est souhaitable de garder une attitude humble devant les grandes traditions religieuses et de se méfier des affirmations trop fermées à leur égard. Ces dernières traduisent souvent une fragilité devant l’étrange et un refus de comprendre l’autre au nom d’un dogmatisme christiano-centrique. La foi chrétienne est née d’une expérience, la rencontre avec le Ressuscité, dont les chrétiens se sont efforcés par la suite de rendre compte. Seule une attitude intérieure d’accueil et de courage permettra aux explorateurs et auteurs de la dogmatique chrétienne de réfléchir intelligemment, de manière ouverte sur le pluralisme religieux. La relecture biblique sera d’autant plus riche, nourrie non pas de pré-compréhensions, mais d’expériences authentiques. L’Evangile de Jean nous enseigne que c’est l’Esprit saint qui nous conduit dans la vérité. Ce souffle divin est libre et le chrétien ne peut qu’accepter qu’Il traverse aussi d’autres traditions religieuses. L’Eglise s’appauvrit si elle croit n’avoir rien à apprendre d’autres religions et se ferme à l’Esprit saint.

« Car du soleil levant jusqu’au couchant, mon nom est grand parmi les nations. En tout lieu on offre de l’encens pour mon nom et on apporte une offrande pure. [4]»

La prière a un contenu, elle est une expression. Elle est alors habitée par un projet, et le chrétien partage ce projet avec d’autres traditions religieuses qui l’expriment dans des formulations et gestes différents, mais bien sous une forme priante. La prière est désir, révolte, émerveillement, consternation, expression amoureuse, joie et indignation. La prière dans un contexte interreligieux exprime un projet commun des croyants. Ce dernier est parfois très vague – la paix, la famine – et parfois très concret, l’émerveillement de la création, la souffrance des gens qui subissent une catastrophe précise, la joie d’une élection nationale ou une festivité sociale particulière. La rencontre priante de croyants issus de différentes traditions religieuses est une mobilisation, une action commune, elle n’est pas décoration, scène théâtrale, ou diplomatie religieuse. Elle n’est pas non plus une démonstration, ainsi le chrétien veillera à la sobriété de cet acte commun, en ayant dans son esprit l’exhortation de Jésus-Christ : « En priant, ne multipliez pas les paroles, comme les peuples qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. [5]»

La prière est toujours liée à l’action, sans hiérarchisation des deux. L’enseignement de la prière par Jésus selon l’Evangile de Matthieu est précédé par un enseignement sur l’amour des ennemis et le don, la pratique de la justice et la discrétion des actes religieux (l’humilité). Les Psaumes l’expriment de plusieurs manières, notamment « Les yeux de l’Eternel sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs cris, quand les justes crient, l’Eternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses[6]» L’auteur de la Première lettre à Jean nous le rappelle : « quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui est agréé de lui.[7] »

Les participants expriment la nécessité d’une collaboration avec un Autre (Dieu, Être suprême, l’Ultime) ; la prière est donc une extériorisation. Cette « foi » est la base commune pour une telle expérience de prière, le socle sans lequel une telle manifestation n’est que théâtre et diplomatie interreligieuse. Quelle est la pré-compréhension nécessaire pour participer honnêtement à une prière dans un contexte interreligieux ? Faut-il croire en Dieu pour y participer ? Faut-il postuler l’existence d’un Être à qui s’adresse la prière ? Oui. La prière se distingue d’une méthode méditative pour gagner une vue juste sur l’impermanence des choses. Elle est jet de paroles ou de silence, envolée verbalisée, vers une destination qui est autre que moi-même, autre que l’être humain, autre que la création. Une telle prière se vit dans le désir d’être ensemble dans l’ouverture à l’Altérité aux noms multiples.

On peut ici mentionner des exemples bibliques: dans le récit de Jonas « Les marins eurent peur ; chacun d’eux cria vers son dieu, et ils lancèrent à la mer le chargement du bateau, pour l’alléger.[8] » ou plus généralement: « Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent avec loyauté, il réalise les souhaits de ceux qui le craignent.[9] »

Se pose encore la question des « médiations » ou « degrés inférieurs », comme l’intercession des saints, chez les catholiques et les orthodoxes, ou le recours à d’innombrables incarnations divines dans la voie du dharma hindou. Est-ce qu’en étant ensemble devant l’Ultime mystère, nous pouvons aussi accepter les méditations que d’autres invoquent, en étant conscient qu’une prière chrétienne au nom de Jésus-Christ fait aussi référence à un médiateur ?  C’est déjà un débat intra-chrétien chaud et complexe où il est difficile d’exercer un discernement au-delà de la simple acceptation de la différence.

Données christologiques

« Notre participation à la prière interreligieuse ne nie pas notre engagement à proclamer l’événement ‘Christ’. Notre expérience de prière partagée est bien plutôt une partie de notre proclamation du Christ et de notre vie en Lui. Notre prière avec des personnes d’autres confessions exprime, au contraire, notre désir de franchir les barrières et les préjugés qui nous opposent les uns aux autres et de laisser s’épanouir cette vie que Jésus apporte au monde.[10] »

« …et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, pour que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.[11]» s’explique Jésus devant ses disciples. Prier « au nom de Jésus Christ » est une recommandation de la tradition chrétienne, mais pas absolument nécessaire pour que la prière d’un chrétien soit authentique. Mais le chrétien peut porter des valeurs spirituelles évangéliques dans d’autres vases d’argiles[12]. Ce n’est pas la forme, mais le contenu, dont il faut être conscient et vigilant.

Au moins quatre balises évangéliques sont données pour être décrispés face à ce commandement de Jésus de prier « en son nom »:

  • A la question des disciples « enseigne-nous à prier », Jésus répond par le « Notre Père ». Cette prière n’évoque nulle part Jésus-Christ[13].
  • Les chrétiens considèrent le livre des Psaumes comme le livre de prière par excellence de la Bible, mais aucune de ces prières n’est formulée « au nom de Jésus-Christ. »
  • « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent « Seigneur, Seigneur » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.[14] » L’évocation du nom de « Jésus-Christ » n’est pas magie, mais imprégnation, même sans explicitement nommer le Seigneur.

Données pneumatologiques

L’Esprit-saint est le souffle de Dieu qui par son statut même, possède une liberté extraordinaire. Il souffle où il veut et le vrai culte est là où les croyants adorent en esprit et en vérité. L’Esprit-saint anime la prière au point que parfois les chrétiens disent que c’est l’Esprit-saint qui prie en eux. Il est donc auteur aussi de soupirs priants, sans frontière religieuse. La doctrine de la Trinité, Père-Fils et Saint-Esprit, exige du chrétien de ne pas faire de sa foi un « christo-monisme », voire une « christolâtrie ». C’est-à-dire de centrer sa vie exclusivement sur Jésus-Christ. Les premiers chrétiens ont ouvert leur expérience de Jésus ressuscité à la vérité d’un Dieu plus grand que Jésus, le Père, et d’une réalité qui dépasse Jésus, le Souffle divin. Vivant alors dans cette triple expérience, la prière avec d’autres croyants peut se vivre en communion spirituelle avec l’Esprit, en ayant comme horizon la liberté du souffle de Dieu.

Données théologiques

Dès que nous évoquons Dieu, nous parlons d’une réalité qui échappe à toute croyance et à toute représentation, autrement Dieu n’est plus Dieu. En même temps comme croyants, les chrétiens accueillent une révélation à travers laquelle Dieu se donne à connaître, se relie à l’humanité. Mais Dieu dépasse toujours notre compréhension. Comme chrétien nous sommes responsables de porter dans le monde le témoignage de Jésus-Christ, porte-parole, incarnation, auto-communication, symbole de Dieu[15]. C’est à travers Jésus-Christ et la lecture des Evangiles que le chrétien aborde les questions de foi. De ce fait la christologie devient le nœud ou l’ancrage de tout discernement, sans néanmoins perdre de vue la dimension  trinitaire, l’élément communiel, la liberté de l’Esprit-saint et l’Amour incommensurable du Père.

Ouverture et prudence : Ouverture car Dieu n’est Dieu que s’il échappe à toute connaissance totalisante des croyants. En sa grandeur et sa liberté, nous pouvons trouver un appui à discerner dans la prière de tout humain un soupir divin, voire une réelle rencontre spirituelle. Mais prudence car le chrétien développe sa spiritualité à travers Jésus-Christ, il est donc responsable de ne pas trahir, mais de témoigner de l’Evangile, y compris dans un dialogue sur la prière avec des personnes d’autres traditions religieuses.

L’Ancien Testament contient de sévères mises en garde contre l’idolâtrie et le syncrétisme;

deux notions qu’il convient d’approfondir en lien avec la prière en contexte interreligieux :

  • Idolâtrie : aujourd’hui nous découvrons les traditions religieuses du monde au travers des personnes qui les pratiquent. Nous percevons  des spiritualités authentiques qui élèvent l’esprit et rayonnent une confiance profonde. L’équation « religions non-chrétiennes = idolâtrie » est un non sens. L’idolâtrie concerne toutes les religions, c’est une perversion à discerner au sein de chacune des traditions religieuses. Ainsi lorsque l’être humain est malmené, manipulé ou humilié au nom de la religion  ou lorsque la vie ne triomphe pas à travers un culte, alors la religion devient idolâtrique. Les mises en garde des prophètes bibliques contre l’idolâtrie concernent la communauté israélite, son comportement qui fait perdre aussi bien la fidélité à leur religion, et la perversion de celle-ci pour des intérêts politiques.
  • Syncrétisme : définit un mélange d’influences pour élaborer un système de croyances. Plutarque (± 46-120) est le premier auteur à utiliser le mot «syncrétisme» dans un passage d’un traité sur l’amour fraternel où il donne l’exemple des Crétois «qui se réconciliaient et se coalisaient quand un ennemi de l’extérieur les attaquait»[16]. Le terme a été adopté par l’Europe à l’époque de la Renaissance quand Érasme (1466/69-1536) lui consacra un paragraphe de ses Adages. L’opposition au syncrétisme ne vient pas, comme on le pense facilement, de la tradition biblique. Les religions « révélées » cherchent sans cesse à ne pas trahir cette révélation par des influences culturelles, historiques ou religieuses. Mais cela est un leurre.

Par contre le mot peut aussi se comprendre comme «faire une synthèse» ou un « mélange délibéré », donc dépasser l’identité propre à chaque religion par la création d’une nouvelle religion incluant divers éléments. La plupart de personnes engagées dans le dialogue interreligieux rejettent un tel mélange des traditions religieuses, même s’ils sont parfois amenés à dialoguer avec des mouvements ou des religions caractérisés par la synthèse, voire la fusion, de différents héritages religieux. Une expression utilisée couramment est celle d’« enrichissement mutuel», allant parfois jusqu’à intégrer des éléments propres à une religion dans une autre. Par exemple la fête de Noël en Occident est l’absorption de la fête religieuse du solstice d’hiver en « l’évangélisant ». Un autre exemple d’enrichissement est l’intégration du concept d’aumônerie dans l’activité des centres et associations musulmanes en Europe. Ce concept chrétien a passé dans la tradition musulmane. Mais ces « intégrations » n’altèrent en rien le fondement de ces traditions religieuses. Le Coran lui-même emprunte à la tradition biblique au sens large de nombreux récits et absorbe aussi des textes de la littérature pré-islamique, en particulier dans le domaine de la poésie. Le culte chrétien connaît dès son établissement l’intégration de textes de l’Ancien Testament, en particulier les Psaumes, également utilisés dans la prière à la Synagogue.

Aujourd’hui il est aussi question de « métissage » religieux; ce terme plus engageant que l’enrichissement et moins négatif que le syncrétisme est à creuser, surtout en régime de post-modernité où la transmission religieuse traditionnelle se libère et s’ouvre à un marché. La liberté individuelle et la liberté religieuse amène de nombreux croyants à « boire à plusieurs sources »[17], soit recourir personnellement à une juxtaposition ou à une fusion de différentes traditions. Ainsi, des chrétiens en Europe pratiquent par exemple le zen, d’autres croient à la réincarnation qui questionne l’unique vie appelée à la résurrection.

Dans les Eglises, certains chrétiens et certains responsables, qualifient volontiers une démarche de prière avec d’autres croyants, comme étant syncrétiste ou comme pactisant avec des idolâtres. Pourtant, la pureté religieuse n’existe pas dans les faits ; dès qu’une forme religieuse s’exprime dans un contexte culturel et historique donné, elle est empreinte de cumuls, d’assimilations et de réinterprétations. Reste à suivre les exhortations doubles que l’on trouve dans les Epîtres du Nouveau Testament où les chrétiens sont appelés à un discernement en tension :

  1. La liberté évangélique et la responsabilité de ne pas choquer le frère ou la soeur à cause d’une liberté prise.
  2. Ne pas perdre le fondement de la foi chrétienne : Jésus-Christ, crucifié et ressuscité.

En dehors de ces deux éléments bibliques et chrétiens, l’un étant lié à l’amour fraternel, l’autre au contenu de la foi, le chrétien peut se sentir libre d’expérimenter une communion spirituelle et mystique avec ou à côté de croyants issus d’autres traditions religieuses. La prière et la compréhension de Dieu ont un rapport non-hiérarchique. Il n’est pas nécessaire de croire d’abord un certain nombre d’affirmations sur Dieu pour entrer en relation priante avec Lui. L’équilibre entre théologie et prière est à maintenir en parfaite égalité, selon la phrase bien connue d’Evagre de Pontique (346-399) : « Si tu pries tu seras vraiment théologien et si tu es théologien tu prieras vraiment. » Car la prière est découverte de Dieu et cette découverte se traduit par une mise en relief, en parole et symboles, en théologie. La théologie ouvre vers ce Dieu et permet à la prière de devenir plus spécifique et profonde.

Fondement biblique de l’Alliance

Dans la Bible, l’alliance que Dieu établit avec le genre humain dans son ensemble, après la catastrophe du déluge, est l’alliance noachique qui nous invite à chercher une communion avec tout le genre humain, à développer le « mystère d’unité » inscrit dans l’extraordinaire diversité que Dieu offre dans la création. « Prier ensemble est une invitation à l’amitié, au partage de la réalité du Dieu aimant qui nous crée, nous sauve et nous soutient. C’est une invitation à entrer dans le mystère de ce Dieu qui est au-delà de l’appréhension intellectuelle humaine, au-delà de l’entendement. C’est un signe de l’unité de l’humanité. Nous reconnaissons la réalité de la diversité religieuse qui constitue pour nous un mystère théologique. [18]» L’ouverture universelle et le mystère d’unité sont aussi inscrits dans les textes eschatologiques de cette même Ecriture, un élément important à ne pas perdre dans l’appréciation de la diversité religieuse.

Fondement politique d’Eglise et d’ecclésiologie

L’Eglise a comme mission de garder un patrimoine spirituel, de le faire vivre et d’en témoigner au-delà de ses frontières. En cela elle a une responsabilité conservatrice. L’accueil d’expériences de prières interreligieuses peut déstabiliser cette mission. Institutionnellement, elle réagit avec beaucoup de prudence et réticence.

L’utilisation des gestuels, de symbolismes et d’objets rituels propres à une tradition religieuse est problématique dans une rencontre de prière interreligieuse. Il est nécessaire de distinguer entre une liturgie qui rassemble des croyants de la même foi et confession et une démarche de célébration en dehors de la prière habituelle. Les liturgies sont séparatrices et expriment une identité religieuse qui se démarque des autres traditions religieuses bien qu’elles s’expriment parfois de manière universelle. Paradoxe pourtant bien réel. Ne serait-il pas plus adéquat de chercher dans la culture où s’exprime cette prière interreligieuse des symboles, des gestes et des objets non déjà habités par une tradition ou une communauté religieuse? Néanmoins les gestes, les symboles et les objets racontent visuellement ce qui est désiré par les participants et acteurs d’une telle prière. La créativité est donc requise et le courage pour du nouveau est requis, non pour créer une nouvelle spiritualité, mais pour respecter la spécificité de chacune des voies priantes, pour éviter de malmener les liturgies à travers l’expérience d’une prière partagée avec des croyants issus d’autres traditions religieuses, et pour favoriser un dialogue fécond en amont d’une telle expérience, visant à trouver ce qui peut, à ce moment précis, rassembler et symboliser quelque chose d’important et de commun.

En tête de la compilation impressionnante de prières du monde réunies sous la direction de Michel Meslin, nous lisons : « Quels que soient les rites qui la fixent ou la ferveur qui l’anime, la prière traduit concrètement, en gestes et en paroles, une relation inégalitaire. Sa nature et sa forme dépendent de la personnalité des deux termes : celui qui prie et, surtout, celui auquel s’adresse la prière. La façon dont l’un et l’autre sont perçues, le visage qu’ils présentent et qui leur est prêté retentissent sur la forme et le contenu de la prière. »[19] Dans une dynamique interreligieuse, cette réalité se dresse comme un mur entre les gens. Comment vivre à la fois le respect des singularités et l’élan universel à vivre avec des personnes de différentes traditions religieuses ? Là est le plus important défi, peu relevé. Réduire la prière à une juxtaposition d’expressions priantes n’est à long terme pas satisfaisant. Je crois que seul un acte de créativité courageuse rend possible une prière exprimée ensemble. Faut-il alors aussi développer un regard renouvelé sur les croyants issus des différentes traditions religieuses du monde ? Car si un acte aussi intime et profond que la prière trouve à s’exprimer en commun, comment peut-on demeurer divisé dans la religion ? Autrement dit, est-il possible d’accueillir tous les autres qui ne partagent pas mes convictions de foi et n’appartiennent pas à ma communauté religieuse, comme des croyants ayant le même statut  devant l’Ultime que moi et ma communauté ? Comment dépasser librement les contours religieux, les indicateurs identitaires, et permettre un élan prophétique décloisonnant ?

Parmi les personnalités chrétiennes qui ont pris la liberté de s’exprimer sur ce sujet, il convient de citer Mgr Georges Khodr, théologien orthodoxe, archevêque de l’Eglise syrienne orthodoxe du Mont Liban où son Eglise vit depuis toujours dans un contexte de mixité religieuse:

« Dieu n’est pas lié par les moyens de salut qu’il a lui même institués dans l’Église. Dieu peut se révéler aux martyrs de son amour où qu’ils se trouvent. Il peut se révéler à celui qui exerce le culte islamique, fait l’aumône et fait le pèlerinage pour chercher à contempler le visage du bien-aimé. La perfection, la plénitude n’est pas dans l’Église en tant qu’institution historique ; elle est plutôt dans le Seigneur qui a fondé l’Église par le Verbe, l’eau, l’Esprit et le sang pour qu’ils témoignent de Dieu en elle. La plénitude est ce que deviendra l’Église au jour dernier lorsqu’elle sera le rassemblement des justes de toutes nations et de toutes races, quand toutes les voies auront disparu devant l’Amour dont elles n’étaient que le symbole. Et puisque nous sommes encore sur la voie vers le Royaume, l’Église est le guide et le témoin. Elle s’efforce d’être transparente à la lumière divine pour que tous les hommes vivent de cette lumière. Nous n’avons pas d’affirmation dans l’Écriture explicitant que l’humanité, avant le jour dernier, donnera à cette lumière le nom du Christ Jésus. Notre vocation à nous c’est de nous purifier pour devenir des serviteurs accomplissant l’Agape, son Amour [20]».

DISTINGUER ENTRE « LE SOUHAITABLE », « L’INDISPENSABLE » ET « L’IMPOSSIBLE »

En guise de conclusion, voici quelques aspects pratiques auxquels les personnes activement engagées dans une réunion de prière interreligieuse devraient être attentives :

  • Les langues : il est souhaitable que les participants à une prière en contexte multireligieux s’expriment dans la langue commune du lieu, ou au moins donnent, oralement ou par écrit, une traduction entière, et pas seulement résumée, de la prière exprimée.
  • Les participants et le public : il est indispensable que des croyants de toutes les traditions religieuses responsables de la prière interreligieuse exprimée soient dans le public ; ceci afin de ne pas tomber dans le pur spectacle voire le prosélytisme. La prière des uns doit être portée par la présence de membres de chaque tradition représentée.  
  • Les lieux : ils peuvent être de trois sortes : des lieux spirituels particulièrement exposés parce que beaux, historiques et bien visibles (par exemple une cathédrale) et qui par l’histoire n’appartient pas exclusivement à une seule communauté, même si celle-ci l’habite à ce moment de l’histoire; des lieux non-religieux comme des salles communales, des endroits dans la nature, plus propices dans la mesure où ils sont habités par l’universel et ne relèvent d’aucune tradition en particulier et à condition de leur conférer une ambiance « sacrée » qui permet le recueillement et favorise une activité spirituelle ; enfin, des lieux de culte ordinaire d’une communauté spécifique. C’est possible à condition d’avoir la prudence de visiter le lieu avec le groupe de préparation et de se mettre d’accord sur les symboles visibles; c’est la solution la plus simple pour une prière de voisinage, mais non pour une manifestation de plus grande importance. Dans tous les cas, il est indispensable que tous les responsables s’accordent sur le lieu, et qu’ils mesurent l’impact de ce choix sur les fidèles des uns et des autres.
  • Les objets : il y a des objets absolument indispensables à l’expression d’une prière, d’autres annexes. Le groupe de préparation en parle et tous acceptent ou non la présence de certains objets ou supports de méditation. Il n’existe pas de symboles véritablement universels ayant une charge symbolique similaire pour tous. Par exemple les bougies n’évoquent pas la même chose pour les uns ou pour les autres ; les éléments de la nature (eau, lumière, son) ne sont pas toujours facilement intégrables.
  • Le temps, la durée : il est souhaitable de choisir un moment propice à l’ensemble des communautés impliquées et d’élaborer un ordre et un déroulement qui accordent aux intervenants une fourchette de temps à respecter.
  • Les représentants de différentes traditions religieuses : c’est un problème sérieux, car tous ne sont pas « légitimés » par une majorité des croyants de leur propre communauté ou tradition. Il est indispensable à veiller à collaborer avec des représentants élus, mandatés, ou au moins communément acceptés et respectés par leurs coreligionnaires. Collaborer avec des « marginaux » ou des « originaux », voire des personnes à tendances syncrétistes ou sans profil confessionnel, est probablement plus facile, mais l’impact visible de la prière commune se trouve fortement remis en question.
  • La publicité : le titre de la rencontre et le genre d’invitation (graphisme, phrases, couleurs, symboles, etc), sont des éléments indispensables sur lesquels tous les intervenants doivent se mettre d’accord.
  • L’évaluation fait partie intégrante de l’organisation, même si personne ne peut véritablement mesurer l’impact d’une telle prière. Il convient d’être particulièrement attentif au niveau de collaboration, au respect des règles, à l’ambiance générale et à la profondeur du recueillement afin d’en tirer les leçons dans la perspective de nouvelles rencontres interreligieuses.
  1. documentation : bibliographie – documents de base

Documents issus des Eglises ou ayant un caractère officiel

  • Concile Vatican II, Nostra Aetate, Déclaration sur l’Eglise et les religions non chrétiennes
  • Pontificium Consilium pro Dialogo inter Religiones, Interreligious Prayer : A Joint Study by the Office on Inter-Religious Relations of the World Council of Churches and the Pontifical Council for Interreligious Dialogue, 1998
  • Dimmid, Prière interreligieuse, 2001, sur le site Buddhaline
  • Comité Islam en Europe (Conférence des Eglises européennes – Conseil des Conférences Episcopales Européennes), Chrétiens et Musulmans : Prier ensemble ?, Réflexions et textes, avril 2003
  • Deutsches Liturgisches Institut, Multireligöse Feiern, in www.liturgie.de, 2004
  • La prière interreligieuse. Une orientation pour les Eglises protestantes de Suisse. FEPS, Berne, 1999 et en réaction des milieux évangéliques: réponse critique : Interreligiöses Gebet : Stellungsnahme zur Orientierungshilfe des SEK, publié par la Schweizerische Evangelische Allianz, 1998

Réflexions théologiques

  • Bezançon Jean-Noël, Etre ensemble pour prier. Une réponse chrétienne, in Martini Evelyne, La prière. Ce qu’en disent les religions, Ed.de l’Atelier, Paris, 2001, pp. 147-151
  • De Béthune Pierre-François, L’hospitalité sacrée entre les religions, Albin Michel, 2007
  • Dupuis Jacques, La rencontre du christianisme et des religions. De l’affrontement au dialogue. Ch. 10 : La prière interreligieuse, Cerf 2002, pp.359-383
  • Stamer Joseph, Prier avec les musulmans ?, in Se Comprendre, n°99/09-nov.1999
  • De Béthune Pierre F., The Bond of Peace, A few Theological Reflections about Interreligious Prayer, pp.159-165
  • D’Costa Gavin, Theological Evaluation of Interreligious Prayer : The Catholic Tradition, pp.254-257
  • Mgr Fitzgerald, Dieu rêve d’unité, Bayard Presse, 2005

Interpellations pratiques

  • Lamine Anne-Sophie, La cohabitation des dieux. Les célébrations interreligieuses : la fabrication de nouveaux rites, PUF, 2004, pp.173-206
  • Assise :
    • Dossier : La journée de prière d’Assise, in Documentation catholique, 7 décembre 1986, n°1929, 1065-1085
    • Commission Pontificale Justice et Paix, Assise. Journée mondiale de prière pour la paix (27 octobre 1986)
    • Boespflug Fr. Labbé Y., Assise.10 ans après, 1986-1996, Paris, Cerf, 1996
    • Mgr Fitzgerald, Quinze ans après Assise : le développement du dialogue, in Documentation catholique, 17 février 2002, n°2264, 177-183
    • Benoît XVI, Lettre à Mgr Sorrentino à l’occasion du XXe anniversaire de la rencontre interreligieuse de prière pour la paix, in http://www.vatican.va
  • Multireligiös Beten (prière multireligieuse). Islamkommission de l’Eglise évangélique luthérienne de Bavière, 1992 (seulement en allemand)
  • Christlich-islamische Andachten und Gottesdienste : eine Orientierungshilfe (recueillements et cultes islamo-chrétiens: une orientation), Evangelisches Missionswerk Deutschland, 2005(seulement en allemand)
  • Warum beten wir eigentlich nicht zusammen? Gottesdienst und religiöse Feiern im multikulturellen Schulkontext (pourquoi nous ne prions pas ensemble? Cultes et fêtes religieuses dans un contexte scolaire multiculturel), Eglise évangélique luthérienne de Hannovre, 2007 (seulement en allemand)
  • Begegnen – Feiern – Beten, Handreichung zur Frage interreligiöser Feiern von Christen und Muslimen (se rencontrer – célébrer – prier, Orientation au sujet de la question des célébrations interreligieuses de chrétiens et musulmans), Eglise évangélique de Würtembourg, 2003 (seulement en allemand)

[1] Jacques Dupuis, La rencontre du christianisme et des religions : de l’affrontement au dialogue, Cerf, Paris, 2002, p. 359

[2]    www.dimmid.eu. Voir aussi : De Béthune Pierre-François, L’hospitalité sacrée entre les religions, Albin Michel, 2007 ; Mgr Fitzgerald, Dieu rêve d’unité, Bayard Press, Paris, 2005

[3]          Voir essentiellement les publications suivantes :  Revue Pro Dialogo 1998/2, qui publie des contributions de plusieurs théologiens issus des Eglises orthodoxes, protestantes et catholiques, avec une partie importante dévolue aux expériences concrètes ; La prière interreligieuse. Une orientation pour les Eglises protestantes de Suisse. FEPS, Berne, 1999 et en réaction des milieux évangéliques: Interreligiöses Gebet : Stellungsnahme zur Orientierungshilfe des SEK, publié par la Schweizerische Evangelische Allianz, 1998 ; Multireligiös Beten (prière multireligieuse). Islamkommission de l’Eglise évangélique luthérienne de Bavière, 1992 (seulement en allemand) ; Christlich-islamische Andachten und Gottesdienste : eine Orientierungshilfe (recueillements et cultes islamo-chrétiens: une orientation), Evangelisches Missionswerk Deutschland, 2005(seulement en allemand) ; Warum beten wir eigentlich nicht zusammen? Gottesdienst und religiöse Feiern im multikulturellen Schulkontext (pourquoi nous ne prions pas ensemble? Cultes et fêtes religieuses dans un contexte scolaire multiculturel), Eglise évangélique luthérienne de Hannovre, 2007 (seulement en allemand) ; Begegnen – Feiern – Beten, Handreichung zur Frage interreligiöser Feiern von Christen und Muslimen (se rencontrer – célébrer – prier, Orientation au sujet de la question des célébrations interreligieuses de chrétiens et musulmans), Eglise évangélique de Würtembourg, 2003 (seulement en allemand)

[4]              Livre du Prophète Malachie 1, 11

[5]              Evangile selon Matthieu 6,7 

[6]              Psaume 34, 18 et 18

[7]              1 Jean 3, 33

[8]              Livre de Jonas 1,5

[9]              Psaume 145, 18 et 19

[10]            Revue Pro Dialogo 1998/2 rencontre à Bosé

[11]            Evangile selon Jean 15,16

[12]            2ème Epître aux Corinthiens 4,7

[13]            Evangile selon Luc 11, 1-8

[14]            Evangile selon Matthieu 7, 21-23

[15] Roger Haight, Jesus symbol of God, Orbis Books, Maryknoll, New York, 1999

[16] Dialogue and Syncretism, an interdisciplinary approach, édités par Jerald D. Gort, Hendrik M. Vroom, Rein Fernhout, Anton Wessels, Editions Rodapi, Amsterdam, 1989

[17] Vivre de plusieurs religions : promesse ou illusion ?, sous la direction de Dennis Gira et Jacques Scheuer, Les Editions de l’Atelier, Paris, 2000 ; Multiple religiöse Identität : aus verschiedenen religiösen Traditionen schöpfen, édités par Reinhold Bernhardt et Perry Schmidt-Leukel, TVZ, Zurich, 2008

[18] Revue Pro Dialogo 1998/2, rencontre à Bosé.

[19]            M. Meslin, Quand les hommes parlent aux dieux. Histoire de la prière dans les civilisations, Paris: Bayard, 2003, p.

[20]            Revue Contacts, 1980

Publié par burkhard7

marié et père de 4 garçons et une fille. Réside en Suisse. Pasteur.

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